Je me suis penché sèrieusement sur Myrath avec leur 2ème album, »Desert Call » et je ne vous cache pas que c’est avec une vrai impatience que je me suis attaqué à l’écoute de « Tales Of The Sands« , leur troisième opus.
Comme le titre le laisse entendre, Myrath, continue de surfer, non pas sur les dunes du notre beau désert tunisien, mais entre metal progressif puissant, et traditions orientales, pour venir s’imposer aujourd’hui dans un style unique, façonné grâce à trois albums réussis.
Premier choc : la pochette. Magnifique, elle attire forcément l’attention. Dessinée par Bader Klidi, elle me rappelle les dessins de l’univers des jeux vidéo de Syberia. Ca commence très bien.
Le line-up de Myrath s’est un peu modifié depuis leur deuxième album début 2010. Avec un nouveau batteur, Piwee Desfray (aussi batteur de Heavenly) remplace Seif Ouhibi. Pour le reste on ne change rien. Coté production on trouve du lourd Kevin Codfert (aux claviers d’Adagio) est toujours leur producteur, comme sur les albums précédents, mais d’autres grands noms se sont joignent à la partie (Fredrik Nordström, Henrik Udd et Jens Bogren) rien que ça.
Je vous le dit tout de suite la production de cet album est ENORME. On est emporté par la puissance du son dès le premier titre « Under Siege« . Il semble encore plus profond que celui de « Desert Call » (que je trouvais déjà génial). Autre remarque d’une manière générale, les morceaux sont plus courts (tous moins de cinq minutes), cassant un peu avec les traditionnels longs morceaux du metal progressif. Je trouve les compositions très originales, les refrains accrocheurs, et ce mélange de metal et de sonorités orientales vraiment génial. On remarque aussi globalement que l’accent est un peu plus mis sur les claviers et violons orientaux, que sur la guitare de Malek (contrairement aux anciens albums). La guitare est bien là, paniquez pas ! Toujours avec un son hyper puissant rappelant celui de Stefan Forté, mais juste un peu moins sacralisée. Il y a même un titre sans solo de guitare, qui passe bien (c’est possible oui !).
Maintenant entrons dans le détail. On découvre cet album avec le puissant « Under Siege« . Le son est file le vertige. La guitare et ses riffs appuyés, la batterie (soutenue par des coups de « sub » électroniques qui font trembler ). L’intro de voix féminine qui assurée par Clémentine Delauney la chanteuse de Whyzdom, les violons orientaux, la voix de Zaher qui semble avoir bien évoluée, plus mature, alternant le style prog à la Symphony X et oriental, le solo de guitare, celui de claviers, les percus en fond : Fabuleux les gars !!!
A peine le temps de s’épousseter du sable des dunes, qu’on se fait cueillir par le morceau suivant « Braving The Sea« , et le son d’une sirène d’alarme inquiétante. Alternant passage « traditionnels », et passages plus classiques, je trouve que le refrain rappelle un peu du Rainbow. On a un bon break de claviers sur fond de darbouka. Dans le morceau « Merciless Times« , on attaque un virage un peu plus oriental de par le style du chant et la place des violons. Même si la bonne guitare de Malek est là pour ramener le côté metal, les violons sont prépondérants dans ce titre qui est aussi le plus court. Même remarque pour « Tales Of The Sands« , dont l’intro de chant oriental accompagné de percussions et de violons accentue le côté traditionnel. Le refrain, chanté en arabe, appuie encore l’effet. Le contraste des riffs puis du solo de Malek est frappant, puisqu’il balance quelques petits shreds à la Malmsteen.
L’intro de « Sour Sigh« mélodieuse, mélancolique, violon et piano, vite rejoints par le reste du groupe. Le son de la guitare est très travaillé. La voix de Zaher est encore époustouflante, il rivalise avec les meilleurs dans ce style (Symphony X), avec la maîtrise du quart de ton typique du chant arabe. « Drawn Within« est un morceau assez vif, plus classique, où la basse fait un gros boulot. « Wide Shut« est l’exemple type du mix des sonorités à la Myrath. Les violons et les riffs de guitares se répondent, avec un superbe chant, bon refrain, bons claviers, excellente section rythmique. Le break duo clavier/guitare est cool, le solo de violon qui suit aussi.
« Requiem For A Goodbye« est un morceau assez speed, au rythmes travaillés et changeants. Le refrain est plus posé. Le boulot de Elyes aux claviers, et au piano, est énorme, celui de Zaher au chant, impeccable. Sur « Beyond The Stars« , c’est la guitare qui reprend le contrôle. Pourtant c’est encore un morceau aux couleurs orientales. Le refrain en quart de ton, chanté en arabe. Le tout se marie à merveille. « Time To Grow « (est ce une allusion à l’après révolution du 14 janvier ?) est un morceau définitivement moderne et très metal prog. Le refrain est très mélodieux, on retrouve un style de metal scandinave, preuve en est que Myrath arrivent à tout faire dans ce style. Malek nous offre de petits passages de guitares superbes, sur fond d’un bon thème de claviers.
J’ai apprécié cet album, qui devrait hisser Myrath parmis les groupes majeurs du metal prog. Leur son est unique, reconnaissable. Ce son est un savant alliage de traditions orientales avec la puissance du metal prog moderne. Myrath semble plus mature (dans le chant, dans les compos), tout à fait prêt à conquérir le monde, de mon point de vue. L’écoute de l’album s’avère passionnante, J’ai vraiment hâte de les voir défendre cet album sur scène lors de leur tournée européenne avec Arkan et Orphaned Land.