
En quelques albums, Mastodon est devenu une référence dans le metal moderne. Partant d’un sludge déjà très personnalisé, le groupe a su créer et modeler son propre univers musical où la nouveauté a toujours une place prédominante. « Once More ‘Round The Sun » a su garer cette orientation et encore une fois s’impose comme l’évolution logique de Mastodon.
Sur « Once More ‘Round The Sun », Mastodon joue avec les principales caractéristiques de ses deux précédents albums : l’aspect très direct de « The Hunter » et le coté plus prog’ de « Crack The Skye ». Au premier abord, cela semble contradictoire, mais comme à chaque fois Mastodon réussit là ou d’autre ont échoué : Sortir des tubes de haute volée à la fois techniques et très prenants. Pour cet opus, le groupe et plus particulièrement Brann Dailor, s’est transformé en machine à refrains.
« The Motherload », « High Road », « Ember City », tous les refrains seront automatiquement ancrés dans vos oreilles et rien ne les fera sortir, si ce n’est celui du morceau suivant.
Au-delà de cet aspect immédiat, les compositions sont encore une fois d’une richesse effrayante. Des solos mélodiques, mais sans être dans l’ostentatoire, viennent se poser sur les pistes naturellement. Certains riffs sont imparables, et surtout le riff central de « High Road » qui se classe dans la catégorie des riffs ultimes : ces riffs addictifs, pas très complexe, on arriverait même à se demander pourquoi personne n’y avait pensé avant, et qui vous colle sur votre siège. Coté efficacité avant tout, il y a le passage à la fin de « Aunt Lisa » avec les chœurs féminins qui est à la fois entraînants et rock’n’roll. Certains titres empruntent des résonances prog’, avec des formats légèrement plus longs et moins linéaires (« Chimes At Midnight », « Asleep In The Deep »).
Mastodon répand également des passages plus sludge, plus stoner, pour rester fidèle à leur identité. « Diamond In The Witch House » est dans un esprit plus coléreux, plus grave, plus noir. Accompagné de Scott Kelly (Neurosis) au chant, cet ultime titre vous trimballe sur ses sept minutes dans un registre plus douloureux. Les notes suspendues sont tristes, les guitares jouent plus bas et le tempo ralenti, une fin d’opus bien maîtrisée, à la fois belle et captivante.
Il y aurait encore énormément de choses à dire, beaucoup d’excellents (voire géniaux) passages géniaux à décrire, tant d’épaisseur et de contenu à analyser. Mais cela serait bien inutile. Ce que je vous recommande c’est de sauter sur la bête et surtout ressauter autant de fois qu’un refrain vous hantera.