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Ils sont enfin de retour. Les Suédois avec les cerveaux le plus bizarrement foutu qui soit. Le cauchemar des batteurs, Meshuggah est de retour avec un album  « Koloss », qui succède au monstrueux « ObZen ». Quatre ans d’attente pour les fans c’est horrible. Surtout pour ceux d’un groupe comme Meshuggah, dont l’adoration frise l’idolâtrie.

« I Am Colossus » donne le ton de l’album, lourd, du très lourd voire étouffant. Un revirement assez radical après « ObZen », qui  loin d’être aéré, était plus rapide et plus ambiancé. Ici rien de tout ça. L’atmosphère de « Koloss » est écrasante, le combo démontre sa capacité technique et ce d’une  manière vicieuse, encore plus qu’avant. Sur les précédents opus, on ne comprenait rien, c’était technique et rapide, trop d’information à la fois, le cerveau ne suivait pas. Pour Koloss la recette est différente. Le tempo est globalement plus lent, et pourtant on n’arrive toujours pas à saisir d’où vient ce groove imparable mais insaisissable qui habite l’album.

En fait Meshuggah joue avec les nerfs de l’auditeur. Plutôt que de lui faire comprendre qu’il ne pourra pas déchiffrer la structure, le groupe amadoue perfidement avec un tempo accessible mais déstructure encore plus les rythmes. Koloss semble donc au premier abord plus facile d’accès, moins mathématique que ses glorieux ainés alors qu’il l’est tout autant. Le son est quand à lui assez proche de celui dObZen, tout en volume et en puissance, avec cette touche Meshuggah indescriptible sur le papier. Quelques grosses tranches de violence pure auxquelles Meshuggah ne nous a jamais trop habitués parsèment l’album. Notamment « The Hurt Finds You First » et son côté immédiat, presque hardcore, surprend en milieu de parcours.

En fait Koloss est plutôt varié, sans être incohérent, il garde toujours une surprise sous le coude. A la manière des morceaux que l’on croit pouvoir appréhender facilement, la structure globale de l’album semble être claire au début pour finalement s’avérer être plus alambiquée. « The Last Vigil », le dernier morceau, instrumental, tout en douceur mais en gardant un aspect dissonant assez perturbant, confirme que Meshuggah semble en avoir fini avec la volonté de faire toujours plus technique.

« Koloss » est la suite logique et réussie d’ « ObZen ». S’il semble plutôt facile pour Meshuggah, en venant vous hanter de son groove après quelques écoutes, la bête est bien plus emmêlée et sophistiquée. Meshuggah ne déçoit pas (le peuvent-ils?) mais semble revenir un peu sur Terre. Et c’est tant mieux.

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