Un nouveau « Vader, c’est comme avec un nouveau Slayer ou
un nouvel AC/DC (dans un autre st yle bien sure) : on sait ce qui nous attend. Un bon gros Death Metal old school qui va directement dans le vif du sujet. Je ne vais pas surprendre grand monde en disant qu’avec ce nouvel album, le Vader que nous connaissons ne s’est pas transformé en autre chose que… Vader.
Voilà donc le Vader millésime 2011, « Welcome To The Morbid Reich »!
On commence par une petite intro orchestrale de circonstance, histoire de se mettre dans le bain « Ultima Thule » avant que le puissant riff de « Return To The Morbid Reich » ne vienne nous assommer : bienvenue au royaume morbide ! On est parti sur du Vader pur souche. Peter s’égosille comme un damné et la rythmique fracasse tout. Et même si l’ensemble des musiciens aux côtés de Peter depuis « Necropolis », dernier album en date, a été complètement remanié, ça ne change rien à l’affaire. Vader is back !
« The Black Eye » et « Come And See My Sacrifice » qui suivent sont du Vader grande classe, rapides et agressifs à souhait et comme il faut. Ce dernier titre, avec ses blasts furieux et ses cassures de rythme est appelé à devenir un classique du groupe, j’en mettrais ma main à couper. Peter est accompagné aux vocaux sur ce morceau par un certain Harry Maat que l’on retrouve à la co-signature de plusieurs titres.
« Only Hell Knows », du haut de ses 2mn13, rapide et intense est un titre qui va surement atomiser les foules lors des concerts. C’est alors que déboule, à mon humble avis, la pièce maîtresse, judicieusement placée en milieu d’album : « I Am Who Feasts Upon Your Soul ». Comme sur « Impressions In Blood » (2006), l’utilisation d’orchestrations savamment dosées sur ce morceau lui donne une profondeur. Et si cela permet de mettre un peu de variété parmi les titres, c’est pour moi un plus. Le morceau atteint ainsi une dimension énorme. Tout simplement magnifique.
La suite castagne comme le début de l’album. La triplette « Don’t Rip the Beast’s Heart Out», «I Had A Dream» et «Lord Of Thorns» ne fait pas de quartiers. Les solos sont inspirés (et c’est le cas tout au long de l’album), Spider, le nouveau venu, a tout de suite trouvé ses marques.
L’épileptique « Decapitated Saints » (qui est la nouvelle version du titre présent sur le premier opus mais en plus intense) fait aussi dans l’expéditif (2mn40). Peter n’a, si ma mémoire ne me trompe pas, jamais chanté aussi vite que sur ce titre.
Après un intermède orchestral aussi inquiétant et sombre que celui qui ouvre l’album (They Are Coming), l’album se termine sur le lourd et puissant « Black Velvet And Skulls Of Steel », histoire de bien assommer l’auditeur une dernière fois avant le « tomber de rideau ». Verdict : Vader a encore fait de l’excellent boulot.
Encore une fois, malgré ses douze titres, c’est une affaire rondement menée (trente-sept minutes au total). Pour faire durer le plaisir, il y a toujours possibilité d’ajouter les deux reprises de l’édition limitée, « Troops Of Tomorrow » (The Exploited) et « Raping The Earth » (Extreme Noise Terror).
Pour résumer le dernier opus de Vader c’est : Vitesse, puissance, tempo de dingue, solo de la mort, breaks, blasts, riffs plombés et finish en fanfare. Un chant parfait, des ambiances aussi pesantes que furieuses parsemées de solos rageurs, le tout servis sur un plateau par une production exemplaire ! « Welcome to the Morbid Reich » confirme le poids et l’importance de ce groupe devenu incontournable dans la scène Death Metal.