Machine Head était revenu en force en 2007 avec la sortie de « The Blackening ». Cet album nommé « Album De La Décennie » par Metal Hammer, a donné une seconde jeunesse au combo d’Oakland. D’ailleurs ils n’ont pas arrêté d’enchaîner les tournées avec de grands noms internationaux (Lamb of God ou Metallica pour ne citer qu’eux). Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, j’attendait donc le retour et c’est désormais fait avec la sortie de « Unto The Locust ».
Ouvrons le bal avec « This is The Hell » qui a la lourde tâche de succéder à « Imperium » de l’album «Through the Ashes of Empires » et « Clenching The Fist of Dissent » de « The Blackening » avec le line-up que nous connaissons actuellement. L’intro et ses chœurs en latin laissent place aux grosses guitares qui se déchaînent rapidement pour laisser place à un riff monstrueux. C’est également du côté des influences que l’on pourra remarquer qu’Iron Maiden ou Metallica sont les principales sources d’inspiration.
Parlons du côté de l’ambiance, on se retrouve souvent emporté dans ces titres aventureux subtilisés à Maiden pour l’occasion. Machine Head mise une fois encore sur la « théâtralité » et sur la longueur de ses titres pour apporter des éléments d’accroches à ceux-ci. Le travail de la voix de Rob Flynn n’est d’ailleurs pas étranger à ce style que Machine Head utilise depuis ces dernières années. L’harmonie qui règne entre toute la salve de titres est finement jaugée.
Entre rythmiques militaires typiquement thrash, voire death sur certains passages, Machine Head opte pour une suite logique de « The Blackening ». Rob Flynn et Phil Demmel s’adonnent toujours à des parties solistes dures et fermes, mais ne s’arrêtent pas là et décident d’haranguer des riffs bruts et efficaces. Les leads parts sont moins nombreux sur cet opus pour laisser place à de nombreux plans déstructurés et diversifiés que j’apprécie particulièrement.
Dave McClain reste toujours un cogneur reconnu et me rappelle un peu Chris Kontos sur « This is The End », défini par le groupe comme étant le morceau le plus rapide qu’ils aient composé. Le grand chauve a toujours été comparé à son illustre prédécesseur, malgré un jeu de batterie toujours aussi diversifié et parviendra à faire taire toutes les mauvaises langues. Outre la brutalité, Machine Head oscille également avec des mélodies accrocheuses, à l’image du poignant « Who We Are » où l’on entend avec étonnement des gamins chanter. Mais je peux m’arrêter sur le morceau qui je considère (ça reste mon avis) comme le plus « faible » de l’opus : « Darkness Within ». Une ballade où Rob Flynn s’enflamme en parlant de son amour de la musique, ça me rappelle étrangement la reprise de « Die Young » de « Black Sabbath ». La partie acoustique du morceau est moins réussie et accrocheuse que la seconde, où Machine Head se libère. Ils ont pris le risque et les capacités vocales de Rob Flynn sont mises à rude épreuve.
Quelques chants clairs loin d’être catastrophiques apparaissent globalement sur l’opus, dès les premières écoutes, elles sont assez déroutantes et il faut quelques écoutes afin d’assimiler celle-ci. On retiendra surtout cette rage dans la voix et où son débit ne se montre que plus hargneux avec les années, mais beaucoup mieux maîtrisé.
L’ensemble de ce disque regorge d’émotions mélodramatiques, ce qui est assez typique des dernières sorties du groupe. Le « Haloesque » « Be Still & Know » vous mettra d’accord et il est intéressant de voir que Machine Head garde son identité en incorporant de nouveaux éléments. Je suis curieux de voir leur prestation dans les prochains festivals majeurs tels que le HellFest ou le Wacken Open Air.
Pour finir, je tiens à dire un grand « Bravo », à Rob Flynn. Chapeau bas sincèrement. Il a su garder la même recette que l’album précédent, mais il a subtilement changé l’assaisonnement et on avale le tout avec le sourire quand même. Si on regroupait les meilleurs titres de « Unto The Locust » et de « The Blackening » on aurait probablement l’album de heavy-thrash ultime. Il a fait quand même un truc costaud. J’espère qu’il ne s’enfermera pas dans une routine trop vite, c’est tout ce que je lui demande…. ce serait con qu’il faille qu’il change de guitariste à nouveau pour se renouveler à l’avenir.